Chevaux, santiags et tenues de vaqueros au défilé Casablanca printemps-été 2023
Une moquette en damier orange et blanc, des voûtes aux couleurs solaires d’un ciel à l’aube, et un enclos blanc regroupant quatre chevaux tenus par leurs dresseurs : tel est le décor dans lequel Casablanca a présenté son défilé printemps-été 2023 ce samedi 25 juin au Palais Brongniart. Une mise en scène chaleureuse pour une collection optimiste inspirée par les vaqueros, gardiens de ranchs dans le sud-ouest du Mexique.
Par Matthieu Jacquet.
Depuis la création de Casablanca en 2018, Charaf Tajer a régulièrement rendu hommage à ses origines marocaines, à travers, par exemple, la déclinaison constante de son logo et monogramme signature, inspiré par les lignes courbes des moucharabiehs. Cette saison, c’est outre-Atlantique que le créateur franco-marocain est allé chercher l’inspiration, et plus précisément au sud-ouest du Mexique dans l’État d’Oaxaca et ses vaqueros – équivalent mexicain des cow boys américains –, gardiens d’élevages de vaches. Les pièces du nouveau vestiaire du label traduisent immédiatement ces influences à travers de nombreux pantalons taille haute, jupes et blousons en denim ajustés, les longues franges qui pendent des vestes et des jupes, les chaps – pantalons ouverts à l’intérieur des cuisses, les chemises Western, caractérisées par leurs cols arrondis et leurs découpes contrastées et symétriques entre les épaules et le milieu du torse, jusqu’aux santiags aux pieds et aux chapeaux de cow-boy qui coiffent les têtes. Avec les quatre chevaux présents au centre de la salle, le ton est donné.
Au-delà de ces évidentes inspirations, la nouvelle collection de Casablanca dégage avant tout une atmosphère solaire et optimiste portée par des tonalités chaudes, à l’image des dégradés de rouge et orange qui habillent les voûtes du décor du Palais Brongniart. Décrit par le label comme un “portail spirituel”, ce motif en forme d’arche apparaît aussi bien sur les sacs à dos que derrière les perfectos en cuir, en all-over sur des pantalons et sur des vestes pailletées, jusqu’à se manifester plus discrètement dans la découpe courbe du dos des trenchs. Léger et estival, le vestiaire n’en néglige pas moins un travail minutieux du détail, des imprimés sur soie éprenant des peintures à l’aquarelle réalisées par des artisans d’Oaxaca aux broderies de perles à la main qui ornent plusieurs robes et vestes, mobilisant un savoir-faire ancestral. Des robes courtes ou longues en maille ajourées par endroits dévoilent le corps avec une sensualité, qui témoignent d’une maîtrise à la fois de la structure et de la fluidité. Vers la fin de la collection, où apparaissent vestes courtes aux épaules marquées et pantacourts, plusieurs ensembles rappellent l’uniforme des matadors, sublimé par la broderie des sequins étincelants, avant qu’une mariée en jupe courte et au visage auréolé d’une coiffe en dentelle blanche ne vienne clôturer cette collection lumineuse.