Schiaparelli haute couture automne-hiver 2022-2023 : Entre glamour et extravagance signature
Schiaparelli ouvre la semaine de la haute couture, ce lundi 4 juillet, en présentant sa nouvelle collection automne-hiver 2022-2023 au sein du musée des Arts décoratifs à Paris. Daniel Roseberry, directeur artistique de la maison depuis 2019 dévoile un vestiaire extravagant et excessivement sexy placé sous le signe de l’innocence créative.
Par Erwann Chevalier.
“Schiaparelli me fait l’effet d’une bulle protectrice” déclarait Daniel Roseberry dans un entretien livré à Numéro en mars dernier. Depuis sa nomination en 2019, le directeur artistique de la maison semble maîtriser avec brio le vocabulaire et l’héritage de Schiaparelli, redorant un peu plus, chaque saison, ses lettres de noblesse. En témoigne cette nouvelle collection haute couture printemps-été 2022-2023 placée sous le signe de l’innocence créative, loin d’une réalité morne. Présentée au musée des Arts décoratifs à Paris, ce lundi 4 juillet — où sera mis en avant le dialogue entre la mode et l’art initié par Elsa Schiaparelli, le temps d’une exposition du 6 juillet 2022 au 23 janvier 2023 —, cette saison, Daniel Roseberry montre ce qu’il s’est faire de mieux en dévoilant une collection onirique, extravagante, glamour, et excessivement sexy le tout dans un éclat surréaliste.
“Il est vrai que la mode peut s’avérer futile par moments. La mode est aussi provocante, renversante, exigeante et éloquente. Elle est sublime” annonce le créateur dans une touchante note résumant ses intentions pour sa nouvelle collection. Tout d’abord plongé dans la pénombre, une première silhouette se dessine sous un spot avec une veste courte aux épaules aiguisées en lainage noir, brodée de détails de grappes de raisin — inspirées par une broderie originale d’Elsa Schiaparelli — portée avec une jupe en soie de la même teinte. Dans la continuité des collections précédentes, les silhouettes ultra structurées, quand les tissus ne sont pas drapés, laissent la place aux volumes impressionnants : les immenses chapeaux circulaires en paille tressées ou brodés de plumes en trompe l’oeil épis de blé dessinent des auréoles à côtés de petits canotiers tressés en paille naturelle tandis que de ravissantes fleurs peintes à la main arborent soit un décolleté soit une épaule. Daniel Roseberry n’hésite pas à exagérer les lignes à en dévoiler les poitrines comme cette veste Cocteau en velours noir au décolleté trompe l’œil visage porté sur une jupe lacée en velours noir. Non sans oublier l’opulence qui émerge, ici, dans les ornements, les colliers chocker avec pendentif révèlent soit un cœur soit une croix catholique quand ceux-ci ne sont pas remplacés par des boucles d’oreille en laiton doré orné de cristaux et de perles facettées. Tandis que la saison dernière, la collection déclinait une palette de couleurs sommaire seulement dans des blancs, des noirs et du doré, cette fois-ci, Daniel Roseberry ouvre l’espace à d’autres teintes comme le délicat rouge, ou le bleu de minuit incarné dans une robe asymétrique en velours ou bien un corset asymétrique de soie rouge porté avec une longue jupe en velours de la même teinte à côté d’une somptueuse robe entièrement rebrodée de rangs de cristaux et de tubes de verre argenté, montée sur un corset recouvert de fleurs en métal. Une collection à couper le souffle…