Que nous réserve Pharrell sur le nouvel album de N.E.R.D ?
Kendrick Lamar, André 3000, Gucci Mane, Ed Sheeran… avec son collectif N.E.R.D, Pharrell Williams revient muni d'une une bombe : No_One Ever Really Dies, cinquième album du groupe, va enflammer la scène musicale.
Par Alexis Thibault.
Danseurs survoltés, relents d'essence de bagnoles catapultées sur scène… la release party de l'album No_One Ever Really Dies, à Los Angeles, a fait l'effet d'une bombe… Après sept années d'absence, le trio de N.E.R.D revient embraser la scène musicale. Pour leur cinquième album, Pharrell Williams, Chad Hugo et Shay Haley invitent les plus grandes stars du hip-hop américain : Kendrick Lamar brille sur les titres Don't Don't Do It et Kite, le leader d'Outkast André 3000 revient en pleine forme, Ed Sheeran prête sa voix au ragga Lifting You, tandis que le déhanché de Mette Towley sur la voix de Rihanna dans le clip Lemon est déjà culte. Gucci Mane, Wale, M.I.A et Future complètent le casting. Soutenu par l'artiste nippon Takashi Murakami et le prolifique directeur artistique Virgil Abloh, Pharrell, chantre de la pop culture, a choisi la nouvelle édition du Complex Con de Long Beach pour une conférence XXL, dans un festival de couleurs, de drifts et de phosphorescence.
Dans les années 2000, le producteur virtuose Pharrell Williams réinventait la pop en injectant attitude rock et soubresauts hip-hop à son vigoureux délire funk. De ce shoot hybride naissait une ère, celle de N.E.R.D, groupe ultra-populaire outre-Atlantique qui réconcilie le R'n'B, le rap et les pop-stars mainstream comme la canadienne Nelly Furtado. Premier fan du groupe américain des années 1980 A Tribe Called Quest, Pharrell justifie ses influences : “Lorsque j'ai entendu A Tribe Called Quest, ma vie a littéralement changé de perspectives. J'ai dû écouter le titre Bonita Applebum des centaines de fois en essayant d'en percer les secrets comme on cherche l'entrée d'un monde inconnu et fascinant.” Et d'ajouter “C'était du hip hop et, en même temps c'était élaboré comme du jazz. Ils avaient un son unique, foudroyant. Ils étaient les Beatles de notre génération.” À 45 ans, le chanteur se rêve nouveau Lennon, guidé par ses souvenirs en compagnie de Chad Hugo et Shay Haley.
Sacré par le titre Happy (2013), bande originale du film d'animation Moi, moche et méchant, puis élevé au rang de superstar avec le tube Get Lucky des Daft Punk quelques mois plus tard, Pharrell Williams a su diluer les sonorités au profit d'une œuvre groove métissée, à la fois populaire et saluée par la critique. De retour avec son groupe, le natif de Virginie puise dans ses influences diverses au profit d'un son quasi labélisé. Loin de céder à la facilité, avec ce nouvel album, N.E.R.D, s'affranchit de la nostalgie qui guettait les nineties et propose un album contemporain qui mêle brillament rap pur, R'n'B old school et beat moderne tapageur.