poétesse

Amanda Gorman

Amanda Gorman est une jeune poétesse prodige née à Los Angeles, Californie, États-Unis. À l’âge de 16 ans, elle remporte son premier prix de poésie et se voit sacrée, trois ans plus tard (2017), “meilleure jeune poète” des États-Unis. Mais sa carrière prend un autre tournant quand elle est choisie pour réciter son poème devenu culte The Hill We Climb, lors de l’investiture du président américain Joe Biden, en janvier 2021. Plus jeune poétesse choisie pour cette cérémonie d’exception, elle rejoint la liste des grandes figures de la poésie noire-américaine ayant eu cet honneur telles que Maya Angelou, choisie pour l’investiture de Bill Clinton le 20 janvier 1993, ou Elizabeth Alexander, choisie pour celle de Barack Obama le 20 janvier 2009.

 

Amanda Gorman, de son enfance à Los Angeles à ses études à Harvard

 

Amanda Gorman grandit à Los Angeles, en Californie. Elle est élevée par sa mère, Joan Wicks, enseignante et mère célibataire. Par ailleurs, elle partage son enfance avec un frère et une sœur jumelle, Gabrielle. Très tôt, Amanda rencontre des difficultés. Elle souffre d’un trouble auditif et d’un défaut de prononciation des “r”. De ce fait, elle développe un bégaiement. Cependant, elle refuse de se laisser freiner. Peu à peu, elle découvre la lecture, s’y consacre entièrement, et y trouve refuge. Ainsi, elle affirme que la poésie l’a aidée à reprendre le contrôle de sa voix.

Ensuite, elle étudie à l’école privée New Roads de Santa Monica. Elle y obtient son diplôme avec succès. Puis, elle est admise à Harvard. Elle y étudie la sociologie et en ressort diplômée en 2020. Globalement, son parcours universitaire incarne une ascension exemplaire, à la fois intellectuelle et résiliente.

 

La poésie militante d’Amanda Gorman, inspirée par Maya Angelou et Toni Morrison

 

Dans ses écrits, Amanda Gorman explore des thématiques féministes et post-coloniales. D’abord, ses études de sociologie influencent fortement sa plume. Ensuite, elle aborde les inégalités de classe, le racisme systémique et le patriarcat aux États-Unis. De ce fait, son écriture cherche à révéler les logiques de pouvoir invisibles. Ainsi, elle donne une voix aux minorités de genre, de classe et de race.

De toute évidence, elle s’inscrit dans une longue lignée de poétesses afro-américaines. À l’instar de Maya Angelou, Elizabeth Alexander ou Toni Morrison, elle transforme la poésie en un acte de résistance. En effet, ses textes héritent de cette tradition engagée et profondément politique.

En 2015, à seulement 17 ans, elle publie son premier recueil : The One for Whom Food is Not Enough. L’année suivante, elle fonde l’association One Pen One Page. Son objectif : encourager le leadership et l’écriture créative chez les jeunes défavorisés.

Puis, en 2017, elle entre dans l’histoire. Elle devient la plus jeune poétesse invitée à ouvrir la saison littéraire de la Bibliothèque du Congrès. Par la suite, MTV lui confie une lecture inédite à la télévision. En octobre 2020, Nike lui commande un poème pour le Black History Month. Finalement, en 2021, elle publie deux ouvrages majeurs : Change Sings: A Children’s Anthem et The Hill We Climb.

 

De l’investiture de Joe Biden à la reconnaissance internationale

 

En décembre 2020, sur les conseils de sa femme Jill Biden, le nouveau président des États-Unis, Joe Biden, commande à la poétesse un poème pour son investiture en janvier. La jeune Amanda Gorman a eu un mois pour composer le poème The Hill We Climb. Mais deux semaines avant la cérémonie d’investiture où elle doit le lire solennellement, le Capitole – siège du Parlement américain – subit une invasion brutale des partisans du président sortant Donald Trump. Ces troubles vont ainsi conduire la poétesse à insérer dans son texte des fragments de tweets et d’informations publiés sur le moment.

Le 20 janvier 2021, habillée d’un manteau Prada jaune vif et d’un headband structuré rouge, elle fait sensation en déclamant ses vers sur les marches du Capitole, accompagnant son phrasé musical d’une gestuelle gracieuse et théâtrale. Elle est ensuite invitée par la National Football League américaine pour le 55e Super Bowl afin de glorifier, avec son poème Chorus of the Captains, trois héros du quotidien ayant œuvré pendant la crise du COVID 19 – une infirmière, un Marine à la retraite et une enseignante –. Suite à ces performances remarquées, des maisons d’édition en France, en Espagne ou encore en Allemagne décident de traduire ses œuvres. Ainsi, en mai 2021, les éditions Fayard publient une traduction française de The Hill We Climb réalisée par la rappeuse et mannequin belge, d’origine congolaise et rwandaise  Lous and the Yakuza.