Chanteuse

Pomme

L’auteure-compositrice-interprète et musicienne française, Pomme, de son vrai nom Claire Pommet, est née à Décines-Charpieu (Auvergne-Rhône-Alpes) le 2 août 1996. La jeune artiste sort un premier EP de quatre titres, intitulé En cavale, en 2016, avant de dévoiler son très remarqué premier album, nommé À peu près, un an après, en 2017 et son deuxième récompensé, Les Failles, en 2020. Au-delà de la musique, l’artiste déporte son talent sur d’autres médiums. En 2022, elle publie son premier livre pour enfants, Sous les paupières, avec son amie Pauline de Tarragon, alias PiJaMa sur scène.

 

Publié le 24 août 2022. Modifié le 11 août 2025.

Une enfance baignée dans la musique

Sa voix vulnérable et captivante sur fond de mélodie pop-folk est autant un succès public que critique, ce qui lui vaut d’être récompensée d’une première Victoire de la musique en 2020 pour son album Failles, ainsi qu’une seconde en 2021 qui la sacre artiste francophone de l’année à seulement 24 ans, devenant la benjamine des lauréates depuis la création de cette cérémonie en 1985.

Son univers intimiste empreint de sincérité, de poésie et d’engagements a notamment été salué par des artistes comme Benjamin BiolayLouane, Vianney et Asaf Avidan, à qui elle a assuré la première partie de certaines dates de leurs tournées.

Claire Pommet alias Pomme fait, très tôt, de la musique une passion. Elle découvre le solfège à six ans et intègre rapidement la chorale de La Cigale de Lyon— avec laquelle elle va se produire pour la première fois sur scène — sous l’impulsion de ses parents qui apprécient écouter et pratiquer la musique. Sa mère, institutrice en milieu carcéral, joue de la flûte traversière, son père, agent immobilier, écoute quelques grands noms de la chanson française comme Michel Polnareff ou bien Charles Aznavour.

Bercée par plusieurs influences telles que le folk, elle s’initie à plusieurs instruments comme le violoncelle et l’autoharpe avant de produire ses premiers morceaux en solo. Sa passion pour la musique toujours plus dévorante, c’est à l’aube de ses vingt ans, qu’elle s’installe à Paris avec la ferme intention de lancer sa carrière, abandonnant par la même occasion ses études de langues. Elle poste très tôt ses productions ainsi que des reprises sur les réseaux sociaux, notamment sur la plateforme YouTube, où l’on retrouve une touchante cover du titre Je te déteste de Vianney. 

Des débuts aux côtés d’Angèle et Benjamin Biolay

De morceaux en morceaux, de projets en projets, la jeune chanteuse française trace son chemin. Grande admiratrice de Barbara, elle publie en 2016 son premier EP intitulé En cavale. Peu après, Benjamin Biolay, auteur-compositeur et producteur reconnu, l’invite à partager sa scène lors d’une tournée. Grâce à cette visibilité, la salle La Boule Noire à Paris lui propose une série de quatre concerts à son nom.

En octobre 2017, à tout juste vingt et un ans, elle sort son premier album pop-folk, À peu près. Séduits par sa sensibilité, des artistes comme Asaf Avidan, Louane ou Vianney lui offrent leurs premières parties. De ce fait, elle bénéficie d’un éclairage national. En 2019, après la sortie de son deuxième album, Angèle l’invite sur scène à Montréal. Ainsi, Pomme s’impose peu à peu dans le paysage musical francophone.

Pourtant, après À peu près, elle vit une rupture difficile avec la chanteuse canadienne Safia Nolin. Elle pense arrêter la musique. Cependant, soutenue par ses proches et son public, elle reprend l’écriture en 2018. Elle compose presque seule un nouvel album au Québec. En 2019, elle dévoile Les Failles, co-réalisé avec Albin de la Simone.

Ce deuxième opus aborde avec sincérité l’anxiété, le mal-être, et surtout l’amour entre deux femmes. Finalement, le disque touche profondément le public. Il obtient la certification or le 18 septembre 2020.

Pomme une artiste engagée

Loin d’être consensuelle, la chanteuse française s’est imposée comme une voix singulière et combative, refusant de se plier aux attentes d’un milieu parfois frileux face aux discours engagés. Dès ses débuts, elle a fait de son art un espace de liberté, explorant sans détour des thématiques que beaucoup préfèrent éviter. Ainsi, l’amour homosexuel, qu’elle aborde dans plusieurs morceaux, est présenté de manière décomplexée et sensible. Non seulement ce traitement refuse toute provocation gratuite, mais il traduit également une volonté militante : rendre visibles des histoires et des identités trop souvent marginalisées dans la musique populaire.

Par ailleurs, son engagement dépasse largement la sphère intime. Sur le plan politique, elle affirme haut et fort ses convictions écologiques, tout en utilisant ses prises de parole médiatiques pour alerter sur l’urgence climatique. De plus, elle participe à des initiatives citoyennes et soutient publiquement des mouvements environnementaux, convaincue que l’art et la culture peuvent contribuer à éveiller les consciences collectives.

En outre, elle s’est récemment positionnée dans le mouvement #MusicToo, équivalent musical de #MeToo, qui dénonce les violences sexistes et sexuelles dans l’industrie. Son témoignage personnel – affirmant avoir été “manipulée, harcelée moralement et sexuellement” entre ses 15 et 17 ans – a marqué les esprits. Au lieu de se soumettre au silence ou à la prudence imposée par le système, elle a choisi de transformer cette expérience douloureuse en un acte politique et artistique fort. Ce faisant, elle a consolidé son image d’artiste intègre, prête à mettre en jeu sa carrière pour défendre ses valeurs.

Finalement, en conjuguant engagement social, authenticité émotionnelle et audace créative, elle façonne une œuvre qui dépasse largement le cadre musical, devenant ainsi un manifeste vivant contre les discriminations et l’injustice.