Pourquoi Adèle Exarchopoulos, star de l’Amour ouf, nous fascine-t-elle autant ?
Depuis son explosion dans La Vie d’Adèle, Adèle Exarchopoulos n’a cessé d’impressionner et d’émouvoir jusqu’à devenir l’une des actrices phares du cinéma français. Alors qu’elle joue le premier rôle du film événement L’Amour ouf, Numéro revient sur sa vie et sa carrière.
par Violaine Schütz.
sélection photos par Léa Zetlaoui.
La star de L’Amour ouf est une grande actrice
La Vie d’Adèle, Passages, Rien à foutre, Les Cinq Diables, Voleuses, Je verrai toujours vos visages, Mandibules… Adèle Exarchopoulos a maintes fois prouvé son talent de comédienne, aussi dans l’émotion que le rire et l’action. Poursuivant sa fabuleuse ascension, l’actrice française est l’héroïne, aux côtés de François Civil, du film L’Amour ouf de Gilles Lellouche, présenté – en compétition – au Festival de Cannes en mai 2024 et sortant au cinéma ce mercredi 16 octobre 2024.
Ce long-métrage sanglant, romantique et musical, était l’un des plus attendus du festival. Entourée de quelques noms importants du cinéma français (Alain Chabat, Benoît Poelvoorde, Vincent Lacoste, Karim Leklou, Raphaël Quenard), la comédienne fascine une fois encore par son jeu naturel, brut, sauvage et frondeur.
Adèle Exarchopoulos, une icône de mode sexy et versatile
Ambassadrice Yves Saint Laurent Beauté, Bulgari et égérie Paco Rabanne (pour sa campagne automne-hiver 2021-2022), Adèle Exarchopoulos est une habituée des Fashion Weeks. On l’a vue aux défilés des maisons Dior, Louis Vuitton, Valentino, Prada, Balenciaga, Fendi ou encore des labels Jacquemus et Marcia. Véritable icône de mode, elle affiche un style versatile, audacieux et pointu, entre sensualité – elle affectionne les pièces ajourées suggestives – et sophistication, aussi à l’aise en sneakers qu’en talons hauts.
Avec sa moue boudeuse, son regard hypnotique et ses formes sexy, tout semble lui aller, de la minijupe à la robe de soirée longue de vestale (Elie Saab) en passant par le crop top et le bas de jogging (qu’elle arbore dans la saison 3 de LOL : qui rit sort !, sur Prime Video).
Même si elle a 30 ans, l’héroïne de La Vie d’Adèle (2013) incarne parfaitement l’allure Y2K qui fait rêver la Gen Z et sa facilité à mixer les genres (entre looks street et silhouette de créateur). Mais son style est aussi un symbole de sa personnalité et de son jeu : très instinctive, l’actrice peut passer, à l’écran, de la nymphe glamour à la garce sournoise, voire à la guenon (dans La Flamme), avec un naturel désarmant.
Adèle Exarchopoulos ne cache pas ses complexes
Quand on voit la Française d’origine grecque évoluer, lascive et confiante sur les tapis rouges ou sur ses clichés Instagram, on a du mal à l’imaginer complexée. Pourtant, la comédienne a confié en mars dernier dans le podcast de l’influenceuse Léna Mahfouf alias Lena Situations, Canapé Six Places, sur Spotify, ne pas aimer sa voix grave.
Elle avoue : “J’ai une voix d’homme. En room service, on me prend pour un garçon. » Un avis qui selon elle est aussi celui de certains haters sur les réseaux sociaux. Adèle Exarchopoulos ajoute en effet : “Tu sais que ma voix, les gens la détestent. Moi déjà, franchement, je ne l’aime pas. Parfois, j’aimerais trop rentrer dans un magasin de voix, ou dans un magasin de rire, parce que j’ai un rire de phoque. (…) J’aimerais bien avoir un petit rire subtil et une voix subtile. Parfois j’essaye, mais après ça reprend le dessus. J’avoue, j’ai une voix bizarre.”
La comédienne revient également face à Lena Situations sur les autres critiques qu’elle reçoit sur Internet : “J’aime pas quand tu mets des joggings’. (…) Ce sont souvent des trucs, ‘elle a toujours la bouche ouverte’. Mais je suis comme ça depuis que j’ai 5 ans, dans ma poussette ma mère me disait ‘tu vas manger les mouches comme ça’. Je suis comme ça. (…) Twitter, l’avis des gens, c’est compliqué. Mais j’ai compris. (…) Je ne serai jamais ce que les gens ont envie que je sois.”
Elle est cash dans ses interviews, notamment sur La Vie d’Adèle
Le tournage de La Vie d’Adèle d’Abdellatif Kechiche, qui a reçu la Palme d’or à Cannes, aurait été éprouvant et irrespectueux, selon Léa Seydoux. Quant à Adèle Exarchopoulos, elle ne serait peut-être pas apparue dans le film s’il été tourné aujourd’hui. En effet, dans une interview accordée à Vanity Fair en 2002, elle expliquait avoir changé de regard sur le fait de montrer son corps à l’écran. “Avoir un fils m’a apporté une autre forme de pudeur, explique-t-elle. C’est une question que j’ai mise du temps à me poser. J’éprouvais aussi une forme de lassitude, je n’avais plus envie de voir mon corps au cinéma. C’est trop facile, pas original, pas excitant. Et puis dans les plus belles scènes de sexe au cinéma, on ne voit pas grand-chose.”
Steven Spielberg a enfreint les règles du Festival de Cannes pour elle
Au Festival de Cannes 2013, le président du jury, Steven Spielberg, a enfreint les règles de la cérémonie. En effet, il a demandé (et obtenu) une dérogation exceptionnelle afin que la Palme d’or revienne non seulement au réalisateur du long-métrage, Abdellatif Kechiche, mais aussi aux actrices principales, bluffantes dans cette romance lesbienne torride. Adèle Exarchopoulos et Léa Seydoux ont ainsi reçu la prestigieuse récompense. Un an plus tard, l’héroïne de l’excellent Rien à foutre (2022) et de l’émouvant Je verrai toujours vos visages (2023) se voit auréolée d’un César du meilleur espoir féminin. Depuis, elle enchaîne les projets excitants…
L’actrice a les pieds sur terre
Lors de son discours de remerciement pour avoir reçu un César de la meilleure actrice dans un second rôle pour Je verrai toujours vos visages, le 23 février 2024, Adèle Exarchopoulos est revenue sur un moment étonnant de sa vie durant lequel elle a vendu des sandwichs. Elle évoquait aussi cette période, récemment dans les colonnes de Numéro.
L’an dernier, dans l’émission 20h30 le dimanche sur France 2, elle en parlait plus précisément. Quatre ans après être apparue dans La Vie d’Adèle (2013), l’actrice césarisée, alors enceinte de son premier enfant, Ismaël, s’était éloignée des plateaux de tournage. Elle explique à Laurent Delahousse : “Les assurances refusent d’assurer le film quand une des actrices est enceinte.” La comédienne décide alors de reprendre son premier emploi pendant quelques mois, pour s’occuper pendant sa grossesse, grâce à son père travaillant au palais omnisports de Paris-Bercy.
“C’était mon travail de jeunesse. Je vendais des sandwichs et du pop-corn (à Bercy, ndlr)”, précise-t-elle. Avec humour, Adèle Exarchopoulos, qui était parée d’une casquette Coca-Cola et empruntait un faux nom, se souvient : “C’est assez marrant car on me reconnaît mais on me dit : ‘Tu me fais vachement penser à l’actrice, t’as la même tête, t’as les mêmes dents, tu lui ressembles, t’as des grandes dents de lapin’.”
L’Amour ouf (2024) de Gilles Lellouche, avec Adèle Exarchopoulos et François Civil, au cinéma le 16 octobre 2024.