16 nov 2022

Brad Pitt in 3 roles that changed his career

Apollon indétrônable d’Hollywood depuis trente ans, Brad Pitt semble irréel, tout comme sa gueule d’ange et sa musculature parfaite qui résistent à l’âge. Cette étiquette de sex-symbol, l’acteur a tenté de s’en défaire, comme l’expose le documentaire Arte Brad Pitt, la revanche d’un blond, au gré de rôles qui ont forgé sa carrière au cinéma, de Fight Club en passant par Troie jusqu’à son premier Oscar dans Once Upon a Time… In Hollywood.

Brad Pitt dans « Fight Club » (1999). © Alam

1. Brad Pitt dans le rôle de Tyler Durden dans Fight Club : abîmer le beau-gosse trop parfait 

 

De la violence, du sexe et de la vulgarité : dans Fight Club, le beau blondinet qui a séduit toute la planète un an plus tôt dans Rencontre avec Joe Black (1998) change totalement de registre. Dans ce film réalisé par David Fincher, Brad Pitt interprète le personnage de Tyler Durden, un homme aussi instable qu’impulsif, qui organise des combats clandestins auxquels il participe. Sa gueule d’ange est brutalisée — au grand dam de ses fans, comme en témoigne l’échec commercial après sa sortie aux États-Unis. Aujourd’hui devenu culte, le film nous présente un nouveau Brad Pitt, trash et loin de son image d’Épinal, ce qui permet à l’acteur de pousser l’ironie toujours plus loin en gitan dans Snatch de Guy Ritchie (2000), en coach-sportif niais dans Burn After Reading (2008) des frères Cohen ou encore en lieutenant volubile dans Inglorious Basterds de Quentin Tarantino (2009).

 

L’acteur déploie toute son énergie dans le rôle de Tyler Durden. Il prend des cours de taekwondo, de boxe et se fait même enlever des morceaux de dents pour mieux coller au personnage. Le réalisateur donne à l’Apollon hollywoodien une dimension burlesque et vulgaire inédite qui “écorne son glamour pour en briser le sortilège” (comme l’indique le documentaire Arte). Et si le mythe du blondinet trop parfait n’est pas vraiment anéanti par Fight Club, ce rôle permet néanmoins à Brad Pitt plus de possibilités pour ses prochains films. 

Brad Pitt dans le film « Troie » (2004) © Warner Bros France

2. Brad Pitt dans le rôle d’Achille dans Troie : plus jamais de blockbusters 

 

Muscles saillants, tenue de spartiate moulante, mèches blondes rayonnantes : dans le film Troie de Wolfgang Petersen, Brad Pitt incarne tout ce qu’il déteste. À plus de 40 ans, il interprète le héros antique Achille, cinq ans à peine après Fight Club, au sein d’une superproduction. Comme l’acteur le révèle en effet dans une interview accordée au New York Times en 2019, il aurait été contraint par le studio d’accepter le rôle suite à l’annulation d’un autre film. Alors qu’il essayait de se défaire de ses rôles de sex-symbol ultra caricaturaux, il se retrouve ainsi en tête d’affiche d’un péplum commercial, pour lequel on se souvient plus de sa plastique impeccable que de son jeu d’acteur.

 

Brad Pitt est alors pris dans le même système que d’autres acteurs de son envergure, comme Johnny Depp ou Tom Cruise, qui signent des contrats de plusieurs années avec de grandes franchises. Mais c’est une voie que l’acteur refuse d’emprunter : il admet ainsi quinze ans plus tard que ce rôle a été un véritable tournant qui a défini les dix prochaines années de sa carrière. Il décidera de porter plus souvent sa casquette de producteur en finançant des films à petit budget, et refusera de s’engager avec des superproductions. 

Brad Pitt dans « Once Upon a Time… in Hollywood » (2019) © Sony Pictures Entertainment Deutschland GmbH, 2019

3. Brad Pitt dans le rôle de Cliff Booth dans Once Upon a Time… In Hollywood : l’apothéose d’un immense acteur 

 

En 2019, Brad Pitt a presque 60 ans, interprété plus de 55 rôles et n’a pas perdu une once de son charisme. Seule “ombre” au tableau, toujours aucun Oscar pour récompenser ses talents d’acteur. Le rôle de Cliff Booth, que lui offre Quentin Tarantino pour son film au casting étoilé avec Leonardo DiCaprio et Margot Robbie, Once Upon a Time… In Hollywood (2019), répare ce manquement. Dans le documentaire d’Arte, ce rôle est présenté comme une “renaissance” pour l’acteur, “celle d’une star ayant non seulement accepté mais embrassé le fardeau de son glamour”.

 

Il y interprète un cascadeur solitaire au passé difficile, qui enchaîne les doublures de grandes stars sans avoir froid aux yeux. Son personnage est cynique, ses répliques teintées d’humour et sa plastique, parfaite. Et, à l’image de Brad Pitt, il ne veut pas se prendre au sérieux et cherche à se distancer de la célébrité et des paillettes. Perçue comme un aboutissement de sa carrière, sa performance très juste lui permet d’obtenir son premier Oscar en tant qu’acteur.

 

 

Brad Pitt, la revanche d’un blond, d’Adrien Dénouette et Thibaut Sève, 53 minutes, diffusé sur Arte le 11 novembre à 23h55 et disponible en replay jusqu’au 14 novembre.

Brad Pitt sur le tapis rouge, Brad Pitt, « La revanche d’un blond » © Alam

Brad Pitt est maudit. Maudit à cause de ses trop beaux traits, de ses muscles, sa jolie chevelure dorée. C’est en tout cas le postulat avancé par Adrien Dénouette et Thibaut Sève dans leur documentaire diffusé sur Arte le 11 novembre. Au gré de scènes extraites de sa filmographie depuis la fin des années 80, le programme explore en long et en large son statut de sex-symbol, auquel l’acteur semble condamné. Lorsqu’il débarque à Hollywood dans les années 80, il n’a ni argent ni formation. Arrivé tout droit de son Missouri natal, il débute dans la publicité, où il exhibe sa plastique de rêve. Il obtient alors des seconds rôles — à condition de ne pas cacher ses pectoraux ni ses abdos d’acier — et devient un objet de désir convoité par tous les écrans et les magazines people américains, dont il fait la une avant même d’être en tête d’affiche d’un film. Et peu importe le rôle qu’on lui demandera par la suite d’incarner, Brad Pitt finirait toujours déshabillé : tout entier dans Thelma et Louise (1991), une fesse seulement dans L’Armée des 12 singes (1995), un torse mouillé et moulé dans Fight Club (1999) ou Troie (2004)… 

 

Depuis trente ans, c’est l’un des acteurs les plus bankable d’Hollywood, qu’il marque avec des rôles qui lui collent encore à la peau : le jeune détective David Mills dans Seven, le couple sulfureux qu’il incarne avec son ex-femme Angelina Jolie dans Mr and Mrs Smith (2005), un maître dans l’art du bluff dans Ocean’s Eleven (2001)… Sa carrière ne s’est jamais essoufflée, même lorsqu’il l’a mise entre parenthèses à la fin des années 2000 pour développer sa société de production, Plan B Entertainment. Avec elle, Brad Pitt gagne des Oscars que ses talents d’acteur ne lui avaient encore jamais apportés, comme en 2014 avec le film 12 Years a Slave de Steve McQueen. Jusqu’à son dernier grand rôle, offert par le réalisateur Quentin Tarantino dans Once Upon a Time… In Hollywood (2019) pour lequel il reçoit –enfin – un oscar pour son jeu. Un choix décisif pour sa carrière, en écho à ceux faits vingt ans plus tôt, qui ont contribué à forger autant qu’à casser le mythe de “l’homme le plus désiré du monde”. La preuve par trois. 

Brad Pitt on the red carpet, Brad Pitt, « More Than A Pretty Face » © Alam

Brad Pitt is cursed. Cursed because of his beautiful features, his muscles, his nice golden hair. This is the argument made by Adrien Dénouette and Thibaut Sève in their documentary released on the channel Arte on November 11th. Through scenes taken from his filmography since the late 80s, the documentary dives into the sex symbol status to which the actor seems condemned. When he first arrived in Hollywood in the 80s, he had neither money nor training. Coming straight out from his native Missouri, he started a career in advertising, where he showed off his perfect body. As long as he didn’t hide his pectoral muscles or his abs of steel, he got supporting roles and eventually became an object of desire coveted by all the American screens and tabloids. He used to be on their front pages, even before being the lead actor of any film. And no matter what role he was asked to play, Brad Pitt would always end up undressed – either completely naked in Thelma & Louise (1991), just one cheek out in 12 Monkeys (1995), or with a wet, molded torso in Fight Club (1999) and Troy (2004) …

 

For thirty years, he has been one of the most bankable actors in Hollywood, making his mark with roles that still stick with him, such as the young detective David Mills in Seven, the sultry couple he formed with his ex-wife Angelina Jolie in Mr. & Mrs. Smith (2005), or the master of bluffing in Ocean’s Eleven (2001) … His career has never run out of steam, even when he put it on hold at the end of the 2000s to develop his production company, Plan B Entertainment. With his company, the actor has won Oscars that his roles had never brought him before, like with Steve McQueen’s film 12 Years a Slave in 2014. Until his last major role, offered by director Quentin Tarantino in Once Upon a Time… In Hollywood (2019), for which Brad Pitt has received an Oscar for his performance – at last. A decisive choice for his career, echoing those made twenty years earlier, and which contributed to both forging and debunking the myth of “the most desired man in the world”. Here are three of his best roles.

Brad Pitt in « Fight Club » (1999). © Alam

1. Tyler Durden in « Fight Club » (1999) : ruining the too perfect blond boy

 

Violence, sex, and coarse language… in Fight Club, the handsome blond actor who took the world by storm a year earlier in Meet Joe Black (1998) completely changes his register. In this film directed by David Fincher, Brad Pitt plays the character of Tyler Durden, an unstable and impulsive man, who organizes clandestine fights in which he participates. His angelic face is brutalized to the great displeasure of his fans, as the commercial failure in the United States suggests it. Today, the cult film has become a classic, introducing us to a new trashy Brad Pitt, far from his original image. It allowed the actor to push the irony even further as a gypsy in Guy Ritchie’s Snatch (2000), as a clueless trainer in the Cohen brothers’ Burn After Reading (2008), or as a talkative lieutenant in Quentin Tarantino’s Inglorious Basterds (2009).

 

The actor displayed all his energy in the role of Tyler Durden. He took taekwondo and boxing lessons, and even had pieces of his teeth removed to better fit his character. The director has given the Hollywood Adonis an unprecedented burlesque and vulgar dimension that “makes a dent in his glamour in order to break the spell”, as the Arte documentary puts it. Although the myth of the too perfect blond guy has not really been debunked by Fight Club, the role has opened more possibilities for Brad Pitt in his next films.

Brad Pitt in the movie « Troy » (2004) © Warner Bros France

2. Achilles in « Troy » (2004) : the point of no return
 

Bulging muscles, tight Spartan outfit, radiant blond locks… In Wolfgang Petersen’s film Troy, Brad Pitt plays everything he hates. He embodies the ancient hero Achilles in a blockbuster at the age of 40, just five years after Fight Club. The actor revealed in an interview with the New York Times in 2019 that he was forced by the studio to take the role after another film was cancelled. While he was trying to break away from his ultra-cartoonish sex symbol roles, he found himself headlining a commercial peplum, for which his impeccable figure is more remembered than his acting.

 

Brad Pitt was caught up in the same system as other actors of his stature, such as Johnny Depp or Tom Cruise, who signed multi-year contracts with major franchises. Yet, it was a path that the actor refused to take. Fifteen years later, he now admits that this role was a real turning point that defined the next ten years of his career. He decided to play his producer’s role more often, financing low-budget films, and refusing to commit to blockbusters.

 

Brad Pitt in « Once Upon a Time… in Hollywood » (2019) © Sony Pictures Entertainment Deutschland GmbH, 2019

3. Cliff Booth in, « Once Upon a Time… In Hollywood » (2019) : the apotheosis of a destiny?

 

In 2019, Brad Pitt is almost 60 years old, has played more than 55 roles, and has not lost an ounce of his charisma. The only “shadow” in the picture is that he still has no Oscar to reward his acting talents. Quentin Tarantino made up for that lack when he offered him the role of Cliff Booth, among a star-studded cast including Leonardo DiCaprio and Margot Robbie, in his film Once Upon a Time… In Hollywood (2019). In the Arte documentary, this role is presented as a “rebirth” for the actor, “that of a star who has not only accepted but embraced the burden of his glamourous side”.

 

In Tarantino’s film, he plays the role of a lonely stuntman with a difficult past, who fearlessly understudies great celebrities. His character is cynical, his lines are humorous, and his figure is perfect. Like Brad Pitt, the character doesn’t want to take himself too seriously and tries to distance himself from the fame and all the glitters. Considered as the climax of his career, his accurate performance enabled him to win his first Oscar as an actor.

 

Brad Pitt, la revanche d’un blond, by Adrien Dénouette and Thibaut Sève, 53 minutes, released on Arte.tv on November 11th, replay available until November 14th, 2022.