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Numéro
08 À la réouverture des cinémas, les films de Maurice Pialat s'offrent une seconde jeunesse

À la réouverture des cinémas, les films de Maurice Pialat s'offrent une seconde jeunesse

Cinéma

Dès le 7 juillet, Capricci programme un cycle consacré au réalisateur de “Sous le soleil de Satan” (1987), où neuf de ses films seront diffusés en copies restaurées 2K et 4K.

À la réouverture des cinémas, les films de Maurice Pialat s'offrent une seconde jeunesse

À la réouverture des cinémas, les films de Maurice Pialat s'offrent une seconde jeunesse

Sandrine Bonnaire en adolescente débridée et avide de sexe (À nos amours), Gérard Depardieu en curé qui pactise avec le diable (Sous le soleil de Satan) et Isabelle Huppert en fille rangée commentant l'adultère (Loulou)… Radicaux et parfois sombres, les films de Maurice Pialat ont permis de révéler au public les immenses talents dramatiques d'acteurs aujourd'hui considérés comme des monstres sacrés du cinéma. Ils ont aussi marqué l'Hexagone avec leur esthétique brute et proche du documentaire, mettant en scène des personnages gouailleurs… à l'image de celui qui les a réalisés.

 

Mort en 2003 des suites d'une insuffisance rénale, le cinéaste français célèbre pour sa grognerie et son franc-parler avait aussi acquis, au fil des tournages, la réputation de pousser ses collaborateurs à bout. Ainsi, un journaliste de Libération écrivait, en 2003, dans les colonnes du journal : “Pialat gueulait, faisait l'enfer, distribuait les gifles, balançait les insultes, virait acteurs, techniciens, figurants, brisait les monteurs (dix sur A nos amours, en 1983), cassait les pieds et usait les patiences”. Et si l'homme était détestable et décrit comme tyrannique, ses films en sont sortis brûlants et, de fait, ont été encensés de toute part. En 1983, À nos amours reçoit le César du meilleur film tandis qu'en 1987, le Festival de Cannes remet la Palme d'or au réalisateur pour le très noir Sous le soleil de Satan

 

À ceux qui ne connaissent pas ses films ou ont envie de les redécouvrir, le distributeur et producteur Capricci propose, à la réouverture des cinémas, une rétrospective à celui qui a dirigé Gérard Depardieu à quatre reprises. On retrouvera donc, dès le 7 juillet, un premier cycle composé des films L’Enfance nue (premier long-métrage de Maurice Pialat, sorti en 1968), Nous ne vieillirons pas ensemble (1972), La Gueule ouverte (1974), Passe ton bac d’abord (1978) et Loulou (1980). Un deuxième cycle sera diffusé en salle à compter du 4 août, comprenant les derniers films du cinéaste, dont À nos amours (1983), Police (1985), Sous le soleil de Satan (1987) et Le Garçu (1995). Enfin, dès le 27 octobre, le biopic sur Vincent Van Gogh – avec Jacques Dutronc dans le rôle du peinte –, sera célébré à l'occasion du trentième anniversaire de sa sortie… le tout, dans des restaurations 2K ou 4K. 

 

Rétrospective Maurice Pialat, films restaurés par Capricci, en salle à partir du 7 juillet 2021.